Lutte contre la vie chère en Côte d’Ivoire : le conseil national de lutte contre la vie chère en parle

La crise sanitaire de la Covid-19 et plus récemment la guerre en Ukraine ont un impact sur toutes les économies du monde, avec pour conséquence principale une inflation généralisée. Ainsi, pour 2023, le taux d’inflation prévu par le FMI est de 6,6 % contre 3,5% en 2019.

La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette situation. Cependant, le gouvernement a pris un ensemble de mesures afin de juguler le phénomène de la vie chère. Dès lors, quel bilan peut-on faire des actions de l’Etat à ce jour ? Et quelles sont les perspectives pour les années à venir ? Je vous en dis plus dans la suite de cet article.

La réponse du gouvernement

Placé sous la présidence du Premier Ministre, le Conseil National de Lutte Contre La Vie Chère a été créé par décret N° 2017-410 du 21 juin 2017. Il est né de la volonté du Gouvernement de Côte d’Ivoire de renforcer son dispositif institutionnel en matière de lutte contre la vie chère.
En effet, c’est à partir de la récurrence et l’amplification des plaintes des populations ces dernières années, en rapport avec l’augmentation du coût de la vie, que l’Etat ivoirien à décider de prendre ses responsabilités en vue de veiller au bien-être des consommateurs.

Le CNLVC a donc pour but d’assurer la veille permanente sur le respect des prix des produits de grande consommation. En outre, cet organe se veut un cadre permanent d’échanges entre le secteur public et le secteur privé, entre les opérateurs économiques et le gouvernement, entre les syndicats, les associations de consommateurs et l’Etat.

Meet-up sur la lutte contre la vie chère

Le 10 mars 2022, j’ai eu le privilège d’assister en tant que blogueur au meet-up sur la lutte contre la vie chère présenté par docteur Ranie-Didice Bah Koné, secrétaire exécutive du Conseil National de Lutte contre la Vie Chère sur le thème « Lutte contre la flambée des prix des denrées de grande consommation : Bilan et perspectives ».

Il s’agissait pour nous, participants et invités, d’être informés sur la mission du CNLVC et faire le bilan des actions de l’Etat, dans le cadre de la lutte contre la flambée des prix des denrées de grande consommation.

À titre d’information, il existe un numéro vert pour contacter la Brigade de Contrôle Rapide (BCR) qui est la structure en charge de contrôler et de sanctionner le non-respect des tarifs pratiqués par les commerçants. Il s’agit du 1343.

Le bilan sur les produits de grande consommation

Après un conseil des ministres, le gouvernement ivoirien a décidé d’adopter un certain nombre de mesures pour contrecarrer la cherté de la vie. Ainsi, de façon immédiate, il fallait limiter l’inflation. Améliorer l’offre à court terme et sur du long terme, informer et sensibiliser les consommateurs.

De façon plus concrète, des mesures ont été prises à compter du 09 mars 2022. Il s’agit entre autres :

• Subvention des prix des produits pétroliers : plus de 600 milliards FCFA
• Plafonnement des prix de certains produits de grande consommation (riz, huile, lait, tomate concentrée, sucre, pâtes alimentaires, viande de bœuf)
• Suspension des droits de douane pour les importations de blé
• Maintien du prix de la baguette standard de pain (174g) à 150 F CFA
• Elargissement de la liste des produits soumis à la réglementation (passage de 8 catégories à 21 catégories de produits)
• Appui aux femmes du vivrier pour un montant de 2 milliards FCFA
• Soumission à autorisation préalable de toute exportation de produits vivriers
• Equipement en matériel roulant pour assurer la surveillance du marché
• Renforcement de la communication autour des actions de lutte contre la vie chère avec notamment une plus grande communication sur les coûts moyens et la disponibilité des produits sur le marché.

S’il est vrai que pour répondre aux phénomènes de la cherté de la vie, il était impérieux d’intervenir dans la consommation des produits, qui constitue « 80% des dépenses des ménages en côte d’ivoire » selon le docteur Ranie-Didice BAH-KONE, secrétaire exécutive du CNLVC. En outre, n’en demeure pas moins qu’il fallait également se pencher sur d’autres aspects pour assouplir la cherté de la vie.

Lutte contre la vie chère : le bilan des activités pratiques

C’est dans cette optique que l’Etat ivoirien a mis sur pieds un programme de développement de chaînes de valeurs du vivrier en favorisant le lancement de la construction de 40 marchés de proximité et un programme d’urgence de soutien aux filières agricoles à travers la construction de 3 marchés de gros : Abidjan, Abengourou et Daloa avec leurs centres collectes et de groupage.
En ce qui concerne les salaires, la revalorisation salariale des fonctionnaires a été de mise. La distribution de kits scolaires et filets sociaux s’agissant du volet solidarité ; et en matière de transport, l’ouverture de nouvelles lignes de la SOTRA (Anyama, Grand-Bassam) avec une extension à Bouaké.

Quelques résultats

À ce jour, le prix conventionnel de la baguette de pain (174g) est de 150 FCFA. Le prix du carburant est plus ou moins stable. La surveillance du marché est plus accrue ce qui a conduit à plusieurs démantèlements de cartel et d’unité de fabrication de produits contrefaits. En somme, l’inflation importée semble être maîtrisée. En janvier 2023, La Côte d’Ivoire est l’un des pays ayant le pourcentage le plus bas en matière d’inflation dans l’UEMOA.

Perspectives pour les années à venir

Parlant des perspectives, la secrétaire exécutive du conseil national de lutte contre la vie chère s’est inscrite dans une dynamique de toujours mettre en œuvre des stratégies pour lutter contre la vie chère et veiller au respect des prix plafonnés.

Alors, que pensez vous de toutes ces mesures ? Sont-elles suffisantes ? Le gouvernement devrait-il en faire davantage ? Que préconiseriez-vous ? Au plaisir de vous lire à mon tour.